TOGO :VIOLATION DE LA FRANCHISE UNIVERSITAIRE ET
ARRESTATION ARBITRAIRE D’ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ DE LOME
COMMUNIQUE
Provoquant de violents affrontements et des représailles physiques sur les étudiants, les
forces de sécurité ont, ces derniers jours, violé la franchise universitaire du campus de
l’université de Lomé pour empêcher les étudiants de tenir librement une assemblée.
Selon les informations recueillies, ces étudiants se sont réunis le mercredi 14 Juin en une
assemblée générale qui a été violemment dispersée, avec des ratonnades observées dans
des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et que Synergie-Togo a pris le temps
d’authentifier.
Ces représailles physiques ont été suivies de l’arrestation de neuf (9) étudiants dont
SATCHIVI Folly, un des leaders de la Ligue Togolaise des Droits de l’Étudiant (LTDE). Ce
dernier, évacué d’urgence au CHU de Lomé, a été ensuite jeté en prison alors que son état
nécessitait une surveillance médicale.
Sept (7) de ces étudiants arrêtés ont été libérés le lundi 19 Juin 2017 après avoir été
présentés à un juge, mais d’autres sont toujours en prison.
Synergie-Togo considère que les ratonnades infligées aux étudiants ainsi que les pressions
que subissent les deux (2) étudiants qui n’ont pas encore été présentés à la justice sont,
selon l’article 198 du nouveau code pénal du Togo, des actes de torture qui doivent être
sanctionnés par la loi (*) et non par des mesures administratives de complaisance.
Devant ces faits insupportables pour la dignité humaine et celle des étudiants, Synergie-Togo :
– condamne fermement les actes de violences gratuites et intentionnelles à l’endroit des étudiants Togolais, et de la population togolaise en général, dans l’exercice de leur droit à se réunir pacifiquement ;
– exige la libération immédiate et sans délai des derniers étudiants incarcérés
arbitrairement à la prison civile de Lomé, dont un serait dans un état de santé
préoccupant ;
– réclame l’identification et la sanction des auteurs de ces actes d’un autre temps conformément à la loi, pour que cesse l’impunité dont bénéficient les forces de sécurité au Togo depuis des décennies.
Synergie-Togo suit avec une grande attention le déroulement des événements et demande à
la communauté internationale une condamnation ferme et sans équivoque de ces actes de
barbarie.
Fait à Paris, le 23 Juin 2017
Pour Synergie-Togo, le Président
Kanyi Eric AMOUZOUGAH
(1) Selon l’article 198 du nouveau code pénal du Togo, “le terme torture désigne tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonné d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle, ou d’intimider ou de
faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit.
L’article 205 du même code pénal précise que “les peines prévues… sont portées jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle si les faits sont commis par un agent ou un officier des forces de sécurité ou de défense, ou toute personne dépositaire de l’autorité publique ou chargé d’une mission de service public dans l’exercice de ses fonctions ou de sa mission”.
Communiqué Synergie Togo – Arrestation Etudiants
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